« L’implantation de l’Exposition universelle de 2025 sur le site de Saclay représente une menace directe pour la planète »

Expo2025  ■  Publié le 21.06.2017

Thomas Lamarche, économiste, et Olivier Réchauchère, militant associatif, réfutent dans une tribune au « Monde » les arguments favorables à la candidature du plateau de Saclay à l’Exposition universelle de 2025, dont le gouvernement doit choisir le site le 26 juin

Thomas Lamarche, économiste, et Olivier Réchauchère, militant associatif, réfutent dans une tribune au « Monde » les arguments favorables à la candidature du plateau de Saclay à l’Exposition universelle de 2025, dont le gouvernement doit choisir le site le 26 juin

TRIBUNE. La France a présenté au mois de novembre 2016 sa candidature à l’Exposition universelle de 2025, sur le thème de « la connaissance à partager, la planète à protéger ». L’examen attentif du projet de l’un des sites potentiels d’implantation entre lesquels la France devra trancher le 26 juin, celui de Paris-Saclay, montre qu’il n’est pas, selon nous, à la hauteur des enjeux qu’il prétend relever.

Les acteurs du « cluster » Paris-Saclay, qui se mobilisent sans compter avec les collectivités locales pour que leur territoire accueille l’Exposition universelle, sont bien mal placés pour parler de partage de la connaissance. En l’occurrence, ils n’arrivent même pas à partager une même vision de la façon de produire la connaissance.
Impasses
L’université Paris-Saclay, qui est, ou qui était, censée regrouper tous les partenaires scientifiques du plateau de Saclay a fait long feu. Elle est aujourd’hui réduite à la seule université Paris-Sud, les grandes écoles ayant fait faux bond.

Quelle leçon de partage de la connaissance la France peut-elle donner au monde alors qu’elle laisse perdurer un modèle dual de production du savoir, opposant le système des grandes écoles recroquevillé sur des privilèges justifiés par la rhétorique de l’excellence, et l’université qui se trouve cantonnée à la gestion de la masse des étudiants ?

Quelles synergies pourraient naître dans ces conditions entre les différents acteurs du cluster pour y faire émerger l’innovation ? Les impasses que nous voyions se former il y a maintenant plus de sept ans semblent malheureusement se consolider.
De petits groupes privilégiés
Plus fondamentalement, le cadre général dans lequel cette université a été créée et son mode de financement ne sont pas un modèle de partage : les investissements d’avenir dont elle a bénéficié consistent à ne pas partager les moyens publics pour la production scientifique, mais au contraire…

Source Le Monde économie